Retour à l’écriture

Mis en avant

Après de nombreux mois d’absence, le site est de nouveau accessible et je suis de retour sur les réseaux sociaux, même si mes visites se limiteront aux stricts minimum tellement ils vampirisent. 2023 a été une année compliquée, le moment d’une remise en question, de concentrer mon énergie sur d’autres choses, mais également améliorer mon écriture trop chaotique.

Après maintes péripéties et retournements de son plan, j’espère finir le tome 2 de Dans les yeux de Julie dans le premier trimestre 2024. Il sera différent du premier dans sa forme et ne plaira peut-être pas à l’ensemble des 1200 lecteurs du premier volet que je remercie au passage.
Dans mes tiroirs d’autres histoires s’impatientent : Abékalminas, un univers heroic fantasy qui comporte déjà plus de deux volumes, mais également : Restes d’humanité, une nouvelle dystopienne, Ju-B432 l’explorateur, orientée SF jeunesse, Et plus si affinités, une romance sous forme de nouvelle (enfin pour l’instant), Sombre, un thriller psychologique, John Doe, un roman d’espionnage et bien d’autres… un bon millier de pages qui attendent d’être retravaillées pour voir le jour.

La bêta lecture, on en parle ?

La bêta-lecture est un sujet de discussion qui revient à fréquence régulière sur les pages FB dédiées aux auteurs. J’ai le sentiment, mais cela n’engage que moi, que beaucoup ne comprennent pas le rôle du bêta-lecteur (BL pour les intimes) ou l’ignorent complètement ; ce qui est plus grave pour cette étape jugée indispensable dans le processus de construction d’un ouvrage ! La plupart des maisons d’éditions ont des bêta-lecteurs, c’est qu’il y a certainement une raison.

Cela fait quelques années que je pratique la bêta-lecture et au vu de certains romans, je me suis souvent dit que je devais être maso. Ce qui me pousse à continuer : L’espoir d’une belle découverte qui peut amener sur de belles rencontres; du point littéraire, bien sûr, ne vous méprenez pas ! Bien sûr, cet avis ne se veut pas une règle universelle, c’est une réflexion qui peut en amener d’autres. Alors, ne me sautez pas dessus. Commentez !

édit : Addendum sur le choix de prendre un proche pour BL :

Cette mission si vous l’acceptez…

     Comprenez bien qu’un BL qui accepte, bon gré mal gré, de parcourir votre roman n’est pas un professionnel (sinon ce serait payant !). Ce n’est pas non plus un prof de français qui corrige votre copie (même si certains auteurs le sont. Pouce en l’air à eux). Il le fait par rapport à son vécu, ses expériences de lecture, ce n’est pas non plus un critique littéraire. Quand j’écris, « bon gré mal gré » ; c’est aussi pour mettre le doigt sur le fait que le BL prend un risque non négligeable en acceptant ou en se proposant de lire votre roman ; ne nous voilons pas la face, cela peut-être un moment de lecture merveilleux, mais aussi un calvaire de plusieurs centaines de pages, donc pas mal d’heures à la clé.
Oui, la bêta-lecture représente un travail important. Les BL doivent donc avoir le temps pour accomplir leur tâche, la plupart sont comme vous ; derrière leur écran, ils ont un emploi, peut-être un.e conjoint.e, des enfants, une vie « standard » quoi !
Le lien entre un auteur et son BL est un contrat moral et doit le rester dans cette forme. La seule exigence que vous pouvez avoir de lui, c’est la confidentialité et la non-diffusion de votre texte.
Contrairement à vos futurs lecteurs, et malgré les écueils qu’il va « peut-être » rencontrer. Ce « super-lecteur » va aller jusqu’au bout de votre livre (la plupart du temps). Il est là pour vous permettre d’améliorer votre ouvrage, combler votre manque de recul, vous permettre de voir les failles de votre intrigue, de vos personnages, de l’histoire et la crédibilité de l’ensemble, souligner des problèmes de répétitions, de redondance, de doublons de certains mots et peut-être de construction de certaines phrases. Par contre, sa tâche n’est pas de :

  • Réaliser à votre place, le travail que vous n’avez pas fait par manque de temps, de recherches ou de flemme (voir le calvaire du BL en dessous) ;
  • Vous apprendre à écrire et à rédiger ;
  • Vous expliquez les règles d’orthographe, de ponctuation, de grammaire et de conjugaison ;

     En clair, le roman qu’il lit est le vôtre pas le sien ! C’est important de le souligner. Si vous cherchiez un « réécriveur » ou un correcteur professionnel, il est temps de sortir votre portefeuille et de faire un tour sur des sites qui proposent ce type de services.

Bêta-lecteur, qui es-tu ?

     L’auteur à besoin de savoir qui sont ses BL afin de comprendre leur réaction face à son ouvrage, sont-ils des femmes, des hommes, des jeunes, des quinquas, font-ils partie de son public cible ? Peuvent-ils l’être ? Le but est de réaliser une cartographie avec des informations de base qui lui seront utiles comme la liste ci-dessous :

Prénom ou pseudo
Êtes-vous, un homme, une femme ?
Quel est votre âge ?
Quel style de roman lisez-vous habituellement ?
À quelle fréquence ? (Nombre par an, par mois)
Êtes-vous, auteur ou futur auteur ?
Si vous êtes auteur, combien de roman avez-vous édité ? Et de quel genre ?
Si vous êtes un futur auteur, quel genre de roman écrivez-vous ?

     Les retours de tous les BL sont importants, même les négatifs, je dirais même surtout les négatifs. Ils sont la base de données qui va permettre à l’auteur de savoir où il a péché, quelle partie il doit travailler, etc., mais aussi à qui parle son roman et donc si, par exemple, le public cible qu’il a défini est le bon.
Connaître le profil des BL est primordial, ce n’est pas toujours la quantité qui compte, et n’avoir que des BL d’un même profil « sexe et âge » peut vous faire passer à côté d’éléments importants. Une expérience que j’ai faite avec mon roman « Dans les yeux de Julie » où les remarques les plus intéressantes ont été écrites par des BL ne faisant pas partie de mon public cible, mais dont la maturité leur a permis d’avoir une lecture plus fine entre les lignes. Donc des corrections de ma part pour élargir mon public cible.
Bien sûr, comme l’engagement du bêta-lecteur pour le roman, l’auteur doit s’engager à ne pas diffuser les informations concernant ses BL à autrui sans leur permission.

Le calvaire du bêta-lecteur

     Le BL a quelques fois une croix à porter. Je conseille souvent aux auteurs de s’essayer à la bêta-lecture pour bien comprendre à quoi ceux-ci sont confrontés. Je vous assure que ce n’est pas du temps perdu. Et cela pourrait éviter à ceux-ci quelques écueils comme ceux ci-dessous qui sont souvent la cause d’abandon.

  • Le niveau de français de l’auteur n’est pas suffisant, mais il dit que c’est l’histoire qui compte et n’a pas envie de faire d’efforts sur la question.
  • L’auteur a fait son livre « à l’arrache », pas de construction, pas de plan, pas de fiches personnages, intrigue bancale, histoire non crédible, etc.
  • L’auteur n’a pas pris le soin de se relire à minima et a pris le BL pour un correcteur orthographique et grammatical !
  • Les personnages changent de caractère, de comportement au fil des scènes sans explications, enfin si, surtout quand cela arrange l’auteur (si, si, je vous jure que cela se voit !).
  • L’histoire ne correspond pas au synopsis / 4e de couverture et ne plaît pas du tout au BL.
  • Le livre se rapproche plus d’un guide pratique sur la randonnée en montagne (la passion de l’auteur) que d’un roman !

    Si vous êtes BL, je suis sûr que vous devez en avoir plein d’autres comme ceux-là, n’hésitez pas à laisser des commentaires. Je me ferai un plaisir de compléter.

Petits conseils aux bêta-lecteurs

     Ne pas avoir peur de donner votre avis, même négatif. Dans tous les cas, toujours l’argumenter. Attention à rester pédagogue, votre avis n’est pas un réquisitoire parce que le sujet traité ne va pas dans le sens de vos convictions, vous pouvez donner votre point de vue, mais vous devez respecter les choix de l’auteur.
Prenez du recul sur l’histoire afin de la voir dans son ensemble. Généralement, il faut faire une première lecture en lecteur simple et une deuxième en diagonale pour récupérer les données qui  vous ont titillé le cerveau au premier passage.

Petits conseils aux auteurs

     Évitez la facilité, prendre ses BL dans ses amis ou/et sa famille est souvent chose aisée, mais c’est une très très mauvaise idée, dans 90 % des cas ; ils sont de mauvais BL à cause des liens affectifs que vous avez avec eux. Bien sûr, faites leur lire vos écrits à la demande pour ne pas les vexer, mais il y aura toujours un doute sur leur objectivité, c’est humain. Un peu comme quand vous donnez votre avis sur les tableaux réalisés par votre tante Aglaé que vous aimez beaucoup, mais que vous ne souhaitez pas contrarier en lui disant que ses œuvres donnent des cauchemars aux enfants !
On peut aussi se poser la question sur l’objectivité d’un BL qui vous propose son propre roman en bêta-lecture en même temps. C’est un échange qui peut être embarrassant, avec le risque d’un manque d’objectivité ; c’est un phénomène assez courant que j’apparente à de la bêta-lecture de complaisance et cela peut créer un doute et donc du temps perdu pour les deux partis. La bêta-lecture doit être un choix, pas un retour de service contraint.

À la recherche de bêta-lecteurs

Il existe de nombreuses pistes pour trouver des bêta-lecteurs.trices (Forums, Groupes Facebook, Wattpad, Fyctia, etc.). Vous n’avez jamais finalisé un texte ni éditer, alors vous allez devoir montrer patte blanche et fournir un minimum d’informations sur votre ouvrage pour les attirer et les convaincre de vous lire. De plus en plus de bêta-lecteurs ont besoin d’être rassurés, ce qui est logique au vu des nombreux manuscrits écrits sans aucune préparation qui sont proposés tous les jours. Eh oui, vous n’êtes pas le premier à débarquer un matin sur FB avec votre roman en pensant trouver une miriade de BL prêt à vous lire.
Que vous soyez à la recherche d’un éditeur ou en auto-édition, ces informations sont primordiales et tôt au tard, vous allez devoir travailler dessus, alors c’est le bon moment pour y réfléchir.
Je sais que ces sujets vont faire bondir certains qui pensent que choisir va les enfermer dans des cases, alors que c’est tout le contraire. C’est un débat qui pourra faire l’objet d’un autre billet.

Informations de base à fournir à vos bêta-lecteurs :

Le genre : romance, SFF, thriller, polar, jeunesse, historique, épouvante, biographie, etc. Vous pouvez même faire un mix, mais il serait bien de déterminer celui qui ressort le plus. Les Bl sont comme vous et moi, certains ne lisent pas de Gore ou d’épouvante, d’autres s’endorment sur les biographies ou les romances.

Le public cible : enfants, ados, jeunes adultes, adultes, hommes, femmes, etc.
pour la partie jeunesse, avoir une tranche d’âge et fortement recommandée.

La thématique : la recherche de la vérité, le mensonge, la tolérance, l’accomplissement de soi, la résilience, l’amour, etc.
parce que dans toutes les histoires, il y a un message (voir plusieurs).

Synopsis et/ou 4e de couverture : le résumé de votre histoire avec, si possible, une présentation de l’univers (surtout pour la SFF), des personnages.

Petites phrases d’auteurs

     Je voulais finir par quelques mots doux d’auteurs avec mes réponses. Il s’agit souvent d’ouvrage réalisé sans préparation et dont ceux-ci n’ont même pas pris la peine de se renseigner sur la forme d’un roman et une méthode de réalisation ; ne parlons pas d’un usage correct du français, de corrections orthographiques, grammaticales ou de ponctuations, ce serait grossier !

J’ai écrit le livre pour moi !
Alors pourquoi le faire lire aux autres !

Je n’ai pas le temps de relire mon texte !
Désolé, votre roman n’est pas dans une phase assez avancée pour une bêta-lecture. (réponse très diplomatique !)

La corection d’orthographe, s’est pas mon boulo !
Avec deux à trois fautes par phrase ni le mien ! J’ai les yeux fragiles, je ne pourrais donc pas poursuivre la lecture de votre roman.

C’est le travail de la maison d’édition, ça ! (idem au-dessus)
Oui, le jour où vous en aurez trouvé une qui accepte un roman dans cet état ! c’est bien connu, les ME sont des entreprises philanthropiques.

J’aime pas lire !
Moi non plus ! (Que voulez-vous dire d’autres, je n’ai pas trouvé de réponse plus bête !)

Les autres BL disent l’inverse !
Tant mieux, comme ça, vous aurez des avis divergeant et un moyen de comparaison.

De toute façon, ton avis ne compte pas, tu n’es pas mon public cible !
C’est peut-être vrai, mais quelques fois avec un soupçon de changement, on peut élargir son lectorat, ce qui n’est jamais négligeable (J’ai passé une 12e d’heures sur son livre !).

Je vous joins le lien d’un article sur le sujet de la réécriture d’Elen Brig Koridwen dont j’aime particulièrement la prose, il montre le travail de titan que représente cet exercice : La réécriture, un travail de l’ombre.

N’hésitez pas à laisser des commentaires sur le sujet, je serais ravi de vous répondre.

La taille d’un texte, toute une histoire…

Pour bien comprendre comment se nomme votre manuscrit, je vous ai condensé en une page, toutes les infos sur le sujet. Celles-ci peuvent varier bien sûr, chaque éditeur ou genre a ses propres critères. Les romans de Fantasy, par exemple, sont souvent plus longs suivant les univers qu’ils développent.

NomNombre de signes / mots
La twittérature140 signes maximum
L’HemingwayMicronouvelle courte de six mots pile !
L’Haïku
Petit poème de dix-sept syllabes, en trois vers.
La MicronouvelleJusqu’à 1000 signes ou environ 150 mots.
Le dribble50 mots maximum
Le drabble100 mots maximum
La Nouvellede 150 à 15 000 mots
La Novellade 15 et 30 000 mots
Roman courtde 30 à 50.000 mots
Roman standardde 50 à 80.000 mots
Roman long+ de 80.000 mots
Tableau des appellations des textes suivants leur taille

Nota : comptage des signes et mots

Pour la langue française, on compte généralement en signes espace compris (abréviation=sec). Cette information est importante, car beaucoup d’appels à textes définissent un nombre de signes maxi et non en mots ou en page.
Pour connaître le nombre de mots moyens quand on vous parle en signes espaces compris (sec), le facteur est de 6. (250 mots = env. 1500 sec)
On compte en moyenne 250 mots par page pour un livre standard format A5 (14,8×21), taille de police 12, interligne simple.

Roman : le secret de la réussite !

« … Un petit message pour solliciter votre aide ! En effet je souhaiterais savoir si vous aviez des « trucs », des « tuyaux » pour l’écriture d’une bonne intrigue policière. Je sais que une « recette secrète », mais si vous aviez deux trois bricoles à me donner en pâture… »

Je suis un athée devant l’éternel, pourtant en lisant ces lignes postées sur un réseau social commençant par F et finissant par k, je me suis écrié : Mon Dieu ! Comment peut-on croire que pour écrire un roman, il suffit de connaître des trucs et recettes secrètes ! (Comme les crêpes, alors !)

C’est déconcertant quand on connaît la masse de travail que cela représente et que certains grands auteurs ont passé dix à vingt ans de leur vie à ramer avant de rencontrer leur premier succès et je ne parle pas de ceux qui sont morts dans la pauvreté pour n’être reconnu… qu’après leur mort.
Je ne sais pas ce qui est le plus fou ? L’auteur de ce message un peu candide ou moi qui m’étonne de ce genre de questions. Je me dis que les livres « comment faire un roman en XX jours » ont encore de beaux jours devant eux.
J’imagine les membres du groupe attendre en embuscade la fameuse formule magique pour s’en emparer à leur tour, puis pondre d’innombrables best-sellers en cachant à leur tour le secret de leur réussite. Le quidam espérait peut-être que Maxime Chattam* en bonne âme vole à son secours pour lui distiller son fameux secret !

J’ai tenté une réponse diplomatique, restée sans suite d’ailleurs. Le demandeur pensant certainement que je faisais partie de « ceux qui savent » et qui ne veulent surtout pas partager leur secret (oui là, nous tournons en rond).
Quelle réponse ? Je lui ai conseillé de lire ! Oui, c’est idiot, mea culpa. La dernière fois que je l’ai fait, un auteur a écrit fièrement que cela ne servait à rien et qu’il fallait même éviter toutes lectures pour ne pas copier le style des autres, ô misère. Comme si acquérir un style d’écriture se faisait en claquant des doigts. Je ne retranscrirais pas les termes de son message, certains risqueraient un choc émotionnel, voire un malaise vagal et je n’ai pas assez de lecteurs pour me permettre d’en perdre.
Pour me dédouaner, je dirais que j’ai été influencé par de grands auteurs dont Stephen King qui, page 170 de son livre « écriture » conseillait :

Si vous vous voulez devenir écrivain, il y a avant tout deux choses que vous devez impérativement faire : Lire beaucoup et beaucoup écrire. Il n’existe aucun moyen de ne pas passer par là, aucun raccourci.

Je ne suis pas un littéraire, mais de nature pragmatique, je crois sur parole un écrivain qui a vendu plus de 350 millions de livres en quatre décennies.

* Et pour vous, lecteurs qui avait lu ce billet jusqu’au bout, en cadeau, une partie du secret de Maxime Chattam : Étude de lettre moderne, formation en criminologie.
Je tiens également à votre disposition un bonne recette de crêpes.