Born to be wild

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     Je retire mon casque. L’Illinois est derrière moi maintenant. Bientôt, je serais en vue de Saint Louis. Appuyé sur ma selle, je respire à pleins poumons. Cela fait des semaines que je prépare ce road-trip et j’ai encore du mal à croire que je suis là ; les paysages sont très verts pour l’instant, très européens, des champs à perte de vue, un peu comme ma chère Bretagne. Mais je sais qu’ils vont changer. J’ouvre cette carte maculée de coups de feutres, elle sera ma meilleure amie tout au long de ce périple. Une préparation minutieuse où j’ai étudié chaque ville, chaque étape qui me permettrait de reposer cette carcasse usée. Reprendre des forces au Bagdad café en plein désert Mojave ou pourquoi pas, faire un détour par Las Vegas en passant dans le Nevada.
Mon visage est sale, la poussière a blanchi mes rouflaquettes impeccablement taillées, cela m’a amusé de les conserver. Je passe pour un Anglais auprès de la population locale, je dois juste éviter d’ouvrir la bouche avec mon accent à couper au couteau. Pour la première fois dans ma vie, je me sens libre, je suis sur la route 66, « the mother road » comme la surnomme les Américains. Devant moi, huit états, 3500 km de bitume et de sable. La Californie et Santa Monica. C’est mon dernier voyage, unique espoir de voir les rives du Pacifique. Le crabe qui me ronge a gagné. Mais dans ma tête, Steppenwolf joue toujours « Born to be Wild ».

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